Je vous propose la retranscription de mon voyage au tambour sur le thème de l’enfant intérieur. Plus qu’une rencontre avec moi même c’est la réponse à une question profonde qui m’a été donnée ici, dans un voyage fort en symboles et en images au plus profond de mon Être.
Voyage au tambour chamanique
Le voyage au tambour est une forme de pratique méditative pendant laquelle le son du tambour va « porter » le voyageur et l’aider à ouvrir les portes de mondes subtils. Le son percussif et régulier qu’émet le Tambour rappelle les battements de notre cœur et la Pulsation de Vie. Le Tambour est un instrument qui nous relie aux dimensions subtiles de la nature et de l’univers. Il nous relie à notre être profond, qui est de même nature que l’univers. C’est un puissant outil de Guérison, doté d’une intelligence connectée à l’Invisible. A la bienveillance de l’Univers. Le voyage chamanique peut nous apporter des enseignements, de la clarté sur une situation, nous ouvrir des compréhensions possibles. Aucun voyage ne peut être prévisible ni maîtrisé par le mental. C’est un Voyage où nous nous laissons porter par nos guides vers ce que nous avons besoin de voir ou sentir ou comprendre à ce moment de notre Vie. (source)
SUBTIL ABSOLU
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« Je me trouve devant l’entrée d’une grotte. Pour l’instant je ne vois que la bouche de la caverne mais pas le fond. Un rayon de soleil illumine la paroi extérieure droite d’une belle lumière dorée. Je touche cette pierre chaude avant d’y pénétrer et d’amorcer ma descente. Juste quelques pas, avant que le rayon de lumière qui trace une ligne droite au sol ne s’interrompe. Ca y est, je suis à l’intérieur, il y fait sombre mais pas noir, car au fond je distingue un enfant assis sur le sol, dos appuyé à la paroi. Il est recroquevillé sur lui-même. Je ne me reconnais pas dans cet enfant, d’ailleurs je n’arrive pas à déterminer si c’est une fille ou un garçon alors qu’il est nu. C’est comme si quelque chose me cachait cette partie de son anatomie, ou bien parce que cela n’ayant pas d’importance, je ne cherchais pas à savoir. Je m’approche et je lui demande ce qu’il fait là seul. Est-il seulement triste et s’est-il réfugié ici pour cacher ce sentiment, comme un enfant boudeur, ou bien est-il perdu, abandonné? En même temps que je formule ces pensées je me dis que je me suis fourvoyée, que je ne suis pas au bon endroit. Cette grotte, ce n’est peut être pas là que doit commencer mon voyage. Sans prendre grande attention à moi l’enfant se lève, tourne la tête de droite à gauche pour chercher un couloir, une issue autre que l’entrée mais il n’y en a pas, alors il disparaît tout simplement. Un peu décontenancée je m’accroupis et je prends une poignée de terre que je hume. Notre terre mère va peut être me donner un début d’indice, mais la seule pensée qui me vient et que je ne suis pas où je dois être. Il se peut que ce soit sa réponse, car je me trouve aussitôt dans un nouvel environnement.
Une grande forêt peuplée d’arbres immenses, très verts, de la mousse partout au sol, une lumière émeraude baigne le tout. Il y a de petits chemins incertains circulant entre les troncs. Je marche sur ces tracés sinueux sans but véritable jusqu’à ce que j’aperçoive quelqu’un louvoyant entre les fûts géants. Il ne cherche pas à me fuir mais il ne fait rien pour se rapprocher de moi non plus. Je finis quand même par le rejoindre. C’est mon papa, décédé depuis longtemps à 58 ans. À ce moment il semble avoir la quarantaine. Mon papa était un homme très attentionné, affectueux mais qui menait ses enfants avec autorité. Petite fille je le craignais, parce que je ne voulais pas qu’il se fâche contre moi, je voulais qu’il soit fier de moi.
Il est assis sur une espèce de trône de bois, un peu mal foutu, construit à la diable on dirait.
« Il ne fallait pas avoir peur de moi, me dit il gentiment. »
Aussitôt la vérité toute bête m’apparait.
« Papa, je te comprends enfin, nous sommes semblables, des artistes qui avons besoin de calme, de moments de concentration, de création, et avec cinq enfants à élever cela a dû être difficile. »
Voilà tout est dit, c’est un point que je n’aurai plus à faire et je ne douterai plus de l’amour qu’il avait pour moi.
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Ayant compris cela la forêt disparaît, et je me retrouve petite fille de huit ans en train de sauter joyeusement sur des cailloux ronds, parsemant le cours d’une petite rivière enserrée sous une frondaison épaisse et rafraîchissante. Je suis joyeuse grâce à cette mise au point. J’ai vécu quelque chose d’important, mais je ne suis pas là pour ça. D’ailleurs pourquoi suis-je là?
Autosuggestion peut-être? En effet le sujet de cette méditation au tambour que je suis en train de vivre est de retrouver l’enfant intérieur, celui que nous étions, innocent, plein d’espoirs et de rêves qui ont été étouffés ou bridés et que nous avons besoin de libérer.
Mais en fait ce n’est pas ce que je suis venu chercher. Il y a dans mon subconscient quelque chose d’enfoui depuis longtemps, depuis toujours, une réponse à quelque vérité essentielle qui m’échappe continuellement. C’est une sensation que j’ai également en dehors de mes états méditatifs. Une recherche, mais laquelle!
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Me voici de nouveau propulsée dans cette grotte dont je pensais qu’elle n’était pas le but de mon cheminement. Le rayon de soleil illumine toujours le sol, c’est donc que le temps s’est figé durant mes premières explorations. Cependant quelque chose a changé, car il y a de petits bols de bois posés au sol, avec dedans des liquides colorés. Devant moi la paroi est lisse et la pénombre qui règne est légère. J’enduis mes mains de couleur jaune et je trace un grand rectangle sur la roche. Ensuite, du bout des doigts, je pose des taches rondes de couleur rouge, partant du sommet du rectangle en formant un arc de cercle. Le dernier point sert de centre à un grand cercle bleu que je trace d’un geste sûr. J’ai accompli ce dessin sans une seule pensée en tête, comme si mon cerveau avait stoppé toute interférence. Durant ce travail, des lumières se sont allumées une à une derrière moi, elles m’enserrent dans un demi-cercle partant de la paroi. Je comprends que je ne dois pas sortir de cet espace si je veux trouver ce que je cherche. J’attends en observant le dessin que j’ai fait. Désormais il est illuminé comme par un spot par le cercle de flammes.
Et soudain des silhouettes en ombre chinoise commencent à se dessiner sur cette paroi, comme sur un écran de cinéma. Des êtres humanoïdes, de toutes tailles et corpulences, habillés de façon diverses, au grès des siècles qui défilent. Il y en a des tas. Ils courent tous de la droite vers la gauche, avant de se fondre dans la partie sombre de la paroi, alors que d’autres apparaissent de l’autre côté. Une pensée forte s’impose à moi et je l’exprime à haute voix, « voici donc tous les gens de ma lignée génétique terrestre, depuis la nuit des temps. »
A ces mots tous disparaissent, c’est donc que j’ai bien compris, mais où cela me mène-t-il? Je n’ai pas de vrai réponse, je dois tenter autre chose, alors je m’approche du rectangle jaune et j’y pose mes deux mains. Surprise et déséquilibrée je passe à travers et tombe à genoux dans une nouvelle cavité, sans plafond. Il y a plusieurs personnes qui me regardent, plusieurs moi, comme des clones, et une petite fille. Cette fois-ci c’est bien moi, vers l’âge de huit ou neuf ans. Je porte la tenue que j’avais le jour de la communion solennelle de ma sœur et de mon frère aînés. J’ai un petit sac blanc au bras, une jolie tenue et mes cheveux sont retenus en couettes par des petits rubans blancs.
Mon moi enfant se dirige vers moi et ouvre son sac. A l’intérieur se trouve une ampoule de verre plutôt longue, qui contient un liquide verdâtre, avec des filaments de mousse qui dérivent lentement dans cette eau à l’aspect saumâtre. Bien que je n’ai vu qu’une seule ampoule l’enfant en distribue à chacun de mes clones. Comme poussés par un aimant nous nous regroupons au centre de la salle, et tout s’efface.
Je suis sous l’eau, je bats des pieds pour remonter à la surface d’un lac dont l’eau est exactement de la même qualité que celle de l’ampoule. J’arrive sur une grève un peu boueuse. Il fait nuit mais pas trop sombre. Un peu désorientée je regarde autour de moi et je me rends compte que je ne suis plus tout à fait humaine, du moins du sens humaine terrestre. J’ai une queue souple qui arrive au niveau de mes genoux, ma peau est duveteuse, je sens que j’ai des cheveux assez longs, plutôt une sorte de crinière hérissée sur le haut du crâne et qui descend en mèche épaisse le long de mon dos. L’eau qui s’en égoutte glisse sur mes poils fins et serrés. J’ai d’abord pensé « reptilienne » avec consternation, mais non je ne suis pas de cette race. Plutôt féline, mes pieds et mes mains ayant cet aspect propre aux félidés. De belles griffes rétractiles les terminent.
Après m’être examinée succinctement je remarque que le petit sac blanc de mon enfance vogue sur les rides du lac, à quelques pas de moi. Je le ramasse et m’intéresse de nouveau aux alentours de l’endroit où je suis sortie de l’eau. Des lumières se sont allumées un peu plus loin, délimitant les contours d’une cité lacustre. Des huttes plus ou moins grandes, comme de petits îlots posés au hasard sur la surface sombre, et reliés par des ponts de branchage entremêlés. Des silhouettes s’affairent un peu partout, il y a des bruits de voix, des rires. En suivant les chemins de lumière j’arrive à distinguer ce qui semble être l’entrée du village. Une hutte de bois plus grande que les autres est construite directement sur le sol stable. On y rentre en marchant sur un chemin fait de troncs d’arbres de petite circonférence, liés par des cordes de végétaux tressés.
Je m’avance à pas lents et furtifs, car il y a des sentinelles qui se croisent alors qu’elles font le tour de hutte. Ou bien est-ce ce ma façon naturelle d’avancer. Mais mon arrivée à bien été détectée. A l’entrée de la hutte une silhouette me regarde avancer. C’est un grand mâle, de la même race que moi, avec des yeux dorés. Il me prend par la main (ou la pate?) et nous entrons dans cet endroit haut de plafond, dont les murs sont tous tapissés de niches. Il me prend le sac et me dit, « c’est bien », puis il va le déposer dans un casier vide dans lequel il rentre tout juste, comme si il avait été fait à sa mesure. J’ai le temps d’apercevoir, déposés dans des espaces à leur taille, une petite chaussure d’enfant en cuir, un noeud papillon rouge à pois blancs.
Durant cette scène, j’ai physiquement ressenti un fort toucher au niveau du ventre, au point que j’ai failli enlever mon masque pour voir si quelqu’un avait posé sa main sur moi, mais la sensation a disparu assez vite. A cet instant précis le rythme du tambour a changé, c’est le rappel du retour. Je sais qu’il me reste peu de temps mais une sensation me retient, quelque chose que je dois faire absolument pour comprendre le véritable sens de ce voyage.
Je n’ai pas regardé le ciel. Vite je lève les yeux, tourne sur moi même pour embrasser le plus vaste espace stellaire possible. Il n’y a pas de Voie Lactée.
Le tambour a ralenti il me faut partir. Je plonge dans le lac en direction du rectangle jaune qui se découpe comme une porte lumineuse au fond de l’eau. Je passe cette porte et tombe sur le sol de la grotte.
Avant d’ouvrir les yeux et de revenir à l’instant présent, je réfléchis à ce que je viens de vivre. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la réponse à ma question m’a été donnée, par cette enfant que j’étais à huit ans, qui n’avait pas encore oublié ses origines. Une autre race, une autre planète, qui un jour à ensemencé la terre d’une façon que j’ignore encore. Mais il y a encore tant et tant de choses à apprendre. Le voyage ne fait que commencer. »
Sorcière Lyrie
Chantal Rainouard
juillet 06, 2018
Merci à ma petite sorcière Seïsha qui a su trouver les images exactes correspondant à ce que j’ai vécu et surtout à ce que j’ai été autrefois, je ne pouvais rêver meilleure interprétation.